LSAL 99: Aspects du lipɔtɔ́-yaoléma

Artikel-Nr.: ISBN 9783969391860
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Aspects du lipɔtɔ́-yaoléma
Une langue minoritaire du bief du Fleuve Congo
 
André Motingea Mangulu, Hamidou Mayela Masuwa & Valentin Motumbe Amba
Université Pédagogique Nationale de Kinshasa, l’Institut Supérieur des Techniques Médicales de Bumba, Association Socioculturelle de Développement Liwea lí Wapɔtɔ́
 
L’étude présente les éléments de phonologie et de morphologie d’une variété du lipɔtɔ́ (Bantou C.36a) parlée par les Yaoléma résidant à Bumba, qu’ils nomment limbǎ. Quoiqu’ils se réclament être des Bapɔtɔ́ leur parler limbǎ qui n’a été mentionné ni par Hulstaert (1950) ni par Guthrie (1948) ni encore par Van Bulck & Hackett (1956) est bien différent de celui de vrais Bapɔtɔ́, ceux d’Engengele (Opɔtɔ́-Bokole), parents des Bapɔtɔ́ de Ndɔbɔ.
 
Il semble plutôt rappeler nettement, tant par sa phonétique que par ses particularités grammaticales, l’ebudzá-ebango C.44 et le mombesa C.51. Il y a lieu de reconnaître tout de même le fait que quelques éléments du vocabulaire rappellent non seulement la langue des Ngɔmbɛ C.41 mais aussi celle d’autres Riverains du Fleuve.
 
Du point de vue de la phonologie, en dépit des fortes ressemblances avec les parlers budzá, notamment l’affaiblissement de l’occlusive bilabiale b du proto-Bantu en w, la présence des consonnes spectres et de la nasale labiale vélaire ŋw de même que le phénomène d’assimilation nasale partielle qui est attesté ailleurs en bantou aussi bien à l’Est qu’à l’Ouest.
 
A côté de la contraction vocalique progressive qui est la plus régulière, on constate des cas de contraction régressive.
 
Dans la morphologie, on peut noter la présence des classes diminutives 19/13 et un gérondif avec comme préfixe (w)o-, (w)o-BV-i. La forme o-BV-i qui est la plus fréquente donne l’impression qu’il existe une classe 15, mais la finale -i indique qu’il s’agit bien d’une forme nominale dérivée, un gérondif. Le connectif n’est constitué que du préfixe pronominal. La copule est rendue par le radical assez commun aux parlers riverains ≠yal- ‘demeurer’. Dans la conjugaison des verbes, on observe le recours à des clitiques inconnus ailleurs (à part l’ombesa), pour exprimer certains aspects.
 
Dans le vocabulaire, enfin, on trouve non seulement des doubles mais aussi de nombreux termes inconnus en bantou commun.
 
ISBN 9783969391860 (Hardbound). LINCOM Studies in African Linguistics 99. 126pp. 2024.
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